Glossaire

Double Comptage – Heures pleines et Heures creuses 
Le double comptage est la technique qui permet de mesurer séparément la consommation en Heures Pleines et celle des Heures Creuses. Un petit bouton pressoir permet de faire s'afficher les différentes consommations sur le compteur.

Afin d'encourager l'utilisation du courant en heures creuses, où les clients industriels et commerciaux ne sont plus fort demandeurs, un tarif avantageux est consenti.

La consommation en Heures Pleines est toutefois plus coûteuse qu'au tarif simple. Sans quoi il n'y aurait aucun intérêt à rester au tarif simple.

Toutefois, si la facture calculée au tarif simple est plus avantageuse (ceci arrive si l'on consomme plus de 68.5% de son courant en HP) qu'au tarif double, la SEIC applique le tarif simple. Il n'y a donc aucun risque à demander le tarif double.

Le double comptage n'a rien à voir avec la présence de 2 compteurs différents. Les foyers « Tout Electrique » ont eu dès le départ 2 compteurs séparés :

1. Le premier pour le « Ménage », c'est-à-dire la consommation ordinaire : éclairage, cuisine, lessive
2. Le second dévolu au Chauffage : chauffe-eau et radiateurs.

Double Comptage – Heures pleines et Heures creuses 

HC - Heures Creuses 
Celles qui ne sont pas pleines, comme aurait dit Coluche.

Soit la période nocturne (entre 22h00 et 6h00), plus le samedi, le dimanche et les jours fériés de 0h00 à 24h00.

Les Heures Creuses représentent un peu plus de 50% des 8'760 heures que compte une année.

HP - Heures Pleines 
La SEIC les définit de 6h00 à 22h00 les jours ouvrables.

La SEIC procède au changement de tarif par pilotage radiocommandé. Votre compteur fait apparaître en bas du cadran un chiffre 1 ou 2 selon que le tarif actif est HP ou HC.

Kilowattheure (kWh) 
Unité d'énergie ou de travail (symbole kWh) équivalant au travail exécuté pendant une heure par une machine dont la puissance est de 1 kilowatt (soit 1'000 watts).

Ainsi, un appareil électrique d'une puissance de 60 watts, comme par exemple une ampoule incandescente, consomme 525,6 kWh en utilisation continue sur 12 mois (60 watts × 24 heures × 365 jours = 525'600 W).

Cette seule ampoule, allumée sans interruption pendant une année, coûterait ainsi à un Glandois environ 132 CHF en tarif double, dont 58 CHF pour l'électricité et 46 CHF pour l'acheminement. En tarif simple, les chiffres se montent à CHF 143 et 53.

Marquage 
La LApEl (Loi sur l'Approvisionnement en électricité) impose aux distributeurs de fournir aux consommateurs, une fois par an, la provenance du courant fourni, soit sa décomposition en énergie hydraulique, solaire, éolienne, biomasse, non renouvelables (centrales thermiques, atomiques, ...).

Sur le principe, la méthode est assez simple. Les fournisseurs d'électricité doivent certifier d'où vient le courant qu'ils fournissent aux distributeurs.

En pratique, obtenir cette information est parfois difficile, notamment pour ce qui est acheté en « bourse », sur le marché international. Le nombre d'intermédiaires dans le domaine de la production, du trading et la distribution, ainsi que la simultanéité dans le temps de la production et de la consommation rendent difficile la traçabilité parfaite du courant qui nous parvient.

Dès lors, la provenance de l'électricité n'est que partiellement connue. Ainsi, la SEIC donne pour 2008 62.5% d'énergies renouvelables, dont 62.2% hydraulique, et 37.5% non vérifiables. 41.2% du courant acheté par la SEIC provient de Suisse, intégralement de sources renouvelables.

Tarifs Militants 
Comme la plupart des distributeurs, la SEIC propose une forme de sondage d'opinion payant sur l'attitude de ses consommateurs face à l'électricité verte ou renouvelable.

Il existe déjà diverses taxes prélevées par la confédération, le canton et la commune pour encourager la production d'énergie renouvelable.

La SEIC propose pas moins de cinq options en sus de son tarif de base « SEIClogic » :

SEICbénéfic : + 5 ct/kWh

SEICbénéfic : + 5 ct/kWh

« Je veux 97.5% d'énergie hydraulique certifiée et 2.5% de solaire/éolien /biomasse ».
 

Le plan qui contient la plus grande part d'énergies renouvelables (hors hydraulique).

SEICpanoramic : + 3 ct/kWh

« Moi, je veux 40% de SEICbénéfic et 60% de SEIChydric (100% hydraulique suisse) ».

Soit 99% d'énergie d'origine hydraulique et 1% de solaire/éolien /biomasse (contre 2.5% pour le plan SEICbénéfic).

SEIChydric : + 2 ct/kWh

« Moi, je veux 100% d'électricité hydraulique suisse (dont 2% de l'usine de la SEIC-Promenthouse) »

SEICdéclic : + 1 ct/kWh

« Moi, je veux bien faire un petit pas, avec 20% de SEICbénéfic plus 80% de SEIChydric. Je suis d'accord de payer 1 ct/kWh en plus du tarif de base (SEIClogic) ».

Etonnamment, ce plan coûte 1 ct/kWh de moins que SEIChydric, alors qu'il comporte 0.5% d'énergie renouvelable, et que SEIChydric n'en contient pas. Une étrange logique, ou une erreur d'impression des prospectus de la SEIC ?

SEIClogic - tarif de base

« Donnez-moi le standard ».

C'est le tarif de base de la SEIC, facturé par défaut si vous n'avez pas donné d'instructions particulières.

SEICbasic : 0.3 ct/kWh

« Pour moi seul le prix compte »

Vous me mettez l'électricité que vous aurez pu acheter sur le marché... Dans ce cas, je bénéficierai de 0.3 ct de rabais par kWh.
 

Petit rappel : en 2008, la SEIC affiche une répartition de 62.5% d'énergies renouvelables contre 37.5% non vérifiables. Avec de telles données, on peut facilement extrapoler qu'une large partie, si ce n'est la majorité du courant de SEICbasic est de toute manière d'origine hydraulique / renouvelable.

Impact des différents tarifs militants sur la facture annuelle de trois consommateurs-type, sis à Gland :

Du courant propre, vraiment?

Basé sur un profil de consommation "ménage" de 4'500 kWh/an et 20'000 kWh pour le chauffage électrique et tarif double.

Il est assez aisé de choisir entre des tomates bio cultivées par un petit maraîcher spécialisé, et leurs sœurs hors-sol dopées aux engrais en janvier dans une serre d'un pays froid, parce que vous choisissez vos tomates à l'étal.

Rien de tel avec l'électricité: le distributeur fournit le même courant pour tout le monde, à un moment donné. De même, l'électricité produite est consommée de suite, car le courant électrique ne peut pas être stocké.

Dès lors, le distributeur ne peut pas envoyer du courant « vert » chez un abonné et du non-certifié à son voisin. Tout au plus peut-il faire correspondre ses achats aux types d'abonnements souscrits par ses clients - pour autant que les fournisseurs soient à même de livrer le type de courant demandé au moment demandé.

Exemple chiffré.

Supposons que la SEIC a 10'000 clients particuliers consommant en moyenne 3'000 kWh annuels. Si 500 clients choisissent SEICBénéfic, qui prévoit 2.5% d'électricité de sources renouvelables (hors hydraulique), la SEIC devra prouver par des factures d'achats certifiées qu'elle a injecté dans le réseau local au moins 37'500 kWh (500 x 3'000 x 2.5%) provenant de sources renouvelables, hors hydraulique.

Le même calcul s'applique aux autres tarifs militants.

Rôle du distributeur et convictions écologistes.

Nous n'avons pas la prétention de discuter des bienfaits ou méfaits du militantisme écologique. Mais nous pensons que les distributeurs d'électricité ne sont plus dans leur rôle en se drapant d'un militantisme déplacé, et en essayant de forcer la main de leurs clients.

Nous ne savons pas combien de personnes souscrivent aux offres plus ou moins « vertes » de la SEIC. Ni combien ont opté par courrier pour la formule SEICbasic.

Pour nous, le respect de l'environnement ne doit pas passer par l'imposition de décisions par un distributeur sans concurrence.

Il existe d'autres moyens et d'autres règles pour contribuer à la sauvegarde de notre environnement.

Choisir SEICbasic n'est pas un geste anti-environnemental, mais un rappel de notre volonté de ne pas laisser un distributeur local se lancer dans un militantisme déplacé, invérifiable et imposé si l'abonné ne fait pas connaître par écrit son refus...

RPC - Rémunération à Prix Coûtant 
Le Parlement fédéral a décidé, pour encourager la production d'électricité en utilisant les nouvelles énergies, de constituer un fonds spécial, alimenté par une taxe de 0.45 ct sur chaque kWh consommé en Suisse depuis le 1er janvier 2009. Le Conseil fédéral a annoncé le 3 novembre 2010 que cette taxe passera à 0.9 ct/kWh dès le 1er janvier 2013.

Ce fonds est destiné à payer aux « nouveaux producteurs » l'électricité qu'ils produisent au prix coûtant, pendant 20 ans...

Comme par ailleurs, les cantons et beaucoup de communes subventionnent ce genre d'installations (panneaux solaires, éoliennes, biomasse, ...), on peut espérer des résultats. Mais quand et de quelle ampleur ?

SEIC - Société Electrique Intercommunale de la Côte 

Société anonyme constituée en 1899 pour fournir par son usine sur la Promenthouse, l'électricité nécessaire au fonctionnement du tramway reliant Gland à Begnins.

Le rôle de producteur est aujourd'hui marginal (100'000 kWh annuels).

La SEIC exerce plusieurs métiers, dont :

• gestionnaire du réseau électrique local dans les 6 communes actionnaires. 10'000 clients pour 100 millions de kWh (100 GigaWattsheures) distribués chaque année
• gestionnaire du téléréseau local
• fournisseur d'accès internet
• installateur
• propriétaire immobilier

Le capital-social de 500'000 CHF, divisé en 4'000 actions, est réparti entre les communes de Gland (1'431 actions, soit 35.8% du capital), Begnins, Coinsins, Duillier, Prangins (1'144 actions, 28.6%) et Vich.

Chaque commune désigne un municipal comme administrateur.
> Site internet officiel

Romande Energie 
Grosse entreprise qui joue le rôle de producteur d'électricité (hydraulique, solaire, ...) ainsi que de distributeur au niveau local auprès de 322 communes romandes.

Elle compte 180'000 clients, plus 6 « grossistes-distributeurs », à qui elle livre 2'500 GigaWattHeures, soit 25 fois plus que la SEIC. Son chiffre d'affaires approche les 600 millions de francs suisses.

Comme pour la SEIC, son ancêtre, la Société Electrique Vevey-Montreux, a été créée pour fournir de l'électricité à un tramway électrique. Romande Energie résulte de la fusion en 1997 de la CVE (Compagnie Vaudoise d'Electricité) et de la Société Romande d'Electricité (SRE).

Société publique, c'est-à-dire cotée en bourse, son noyau dur d'actionnaires comprend le canton de Vaud (38.6%), la BCV (3.5%), les communes vaudoises (14.1%), d'autres producteurs d'électricité comme Alpiq (10.5%), le groupe fribourgeois E (5.8%), les Forces Motrices Bernoises (5%), plus 3.4% détenus en autocontrôle.

Le flottant, la proportion d'actions en main du public et donc les plus susceptibles d'être vendues, ne représente que 20% du capital. Un marché étroit qui implique de ne pas tirer trop de conclusions des variations du cours de l'action.

Mais cette cotation en bourse oblige la société à se plier aux rites : résultats semestriels en progression, effets d'annonce. Ne serait-il pas préférable dans le domaine de la production d'énergie de travailler en silence sur le long terme et de produire des résultats avant d'en parler ?
> Site internet officiel

Enerdis 
Structure juridique dont on ne parle que très rarement.

Sert apparemment de centrale d'achat pour la SEIC et quelques autres distributeurs locaux auprès de Romande Energie.
> Site internet officiel

EOS - Energie de l'Ouest Suisse 
EOS appartient à Romande Energie (28.7%), SIG - Services Industriels Genevois (23%), groupe E fribourgeois (22.3%), SIL - Services Industriels de Lausanne (20.6%) et les FMV - Forces Motrices Valaisannes (5.9%).

Créée en 1919 pour construire et exploiter un grand réseau de transport (Haute Tension) et de distribution d'énergie entre et pour le compte de ses actionnaires-fondateurs.

Dès 1922, EOS se lance dans la production d'énergie et réalisera, seule ou en association, les fleurons que sont Fionnay-Pinsec (1929), Dixence-Chandoline (1935), Grande Dixence (1961), Chavalon (1965), Hongrin-Léman (1972) et Cleuson-Dixence (1998).

EOS construit également les lignes à haute tension 130 kV (1922), puis 220 kV et enfin 380 kV dès 1974.

En 2006, EOS participe à la grande redistribution des actions de Motor-Colombus en vue du rapprochement avec ATEL, effectué en 2009.
> Site internet officiel

ATEL – Aar et Tessin d'Electricité SA 
A l'origine, en 1894, se trouve la société Usines Electriques Olten-Aarburg SA, construisant la centrale électrique de Ruppoldingen (AG).

Elle se développe tant localement (centrale hydroélectrique de Gösgen en 1917) qu'en signant des contrats de fourniture d'énergie avec la France et l'Allemagne (1912).

Après avoir construit une ligne Haute Tension de 150 kV via le Gotthard, la société fusionne avec Officine Elettriche Ticinesi SA et prend le nom d'Atel. Elle construit l'usine hydroélectrique de Flumenthal (1970), Emosson (1975) puis en 1979 la centrale nucléaire de Gösgen.

En 2009, la société fusionne avec EOS pour donner naissance à ALPIQ.

ALPIQ 

Expliquons d'abord le mot ALPIQ : mot-valise composé de « ALPES » (lieu d'origine des centrales hydrauliques de la société) et de « IQ », soit l'équivalent en anglais de l'acronyme de Quotient Intellectuel, parce que la société vise à fournir des solutions intelligentes en matière d'énergie.

ALPIQ est une holding née en 2009 du regroupement d'EOS et de ATEL avec la participation d'EDF (Electricité de France). En rémunération de leur apport à ALPIQ, les actionnaires d'EOS ont reçu 31% du capital d'ALPIQ, ceux de ATEL 31% également. EDF est entré au capital à hauteur de 25%.

Pourquoi associer la société française avec les deux composantes suisses du nouveau géant ? Raison avouée : la présence d'EDF est une clé d'entrée au marché européen. Raison un peu moins avouée : faciliter le renouvellement des contrats d'approvisionnement à long terme, qui arrivent à échéance vers 2010.

Gare cependant aux augmentations de coûts sur l'énergie importée ! Comptant plus de 10'000 collaborateurs, ALPIQ a commercialisé en 2009 135 TéraWattHeures. Pour rappel, 1 TéraWattHeure correspond à 1 milliard de kWh. A titre de comparaison, Romande Energie a livré 2.5 tWh à la même époque, et la SEIC 0.1 tWh.

Toujours en 2009, ALPIQ a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 14.8 milliards de francs. L'action ALPIQ est cotée à la bourse suisse, avec un flottant d'environ 10% du nombre d'actions. On pourra relire la remarque faite à propos de l'étroitesse du marché pour Romande Energie...
> Site internet officiel

Swissgrid 
Créée sous le nom d'ETRANS en 2000, il s'agissait alors de coordonner les réseaux des différents producteurs (qui en étaient les seuls actionnaires) pour garantir l'approvisionnement de la Suisse et la coordination avec l'étranger.

Suite au black-out en Italie en 2003, Etrans se transforme en Swissgrid avec des objectifs plus larges et commence ses opérations le 15 décembre 2006 sur les 6'700 km du réseau 230/380 kV.

A partir d'août 2010, les producteurs d'électricité transfèrent progressivement la propriété de leurs propres réseaux à Swissgrid. Ainsi, à fin 2012, les activités de production/négoce d'électricité seront juridiquement séparées du transport et le réseau HT appartiendra en totalité à Swissgrid.

Mais pour autant, les 2 activités - production et transport - seront-elles indépendantes ? Vu que Swissgrid SA appartient en totalité aux producteurs suisses, on peut en douter...

Swissgrid est entrée dans nos vies, par le biais de nos factures d'électricité sous la rubrique Services Systèmes, qui cache une redevance dénommée SDL en allemand.

Cette redevance de 0.4 ct/kWh rémunère une partie des coûts d'équilibrage des réseaux ; le reste étant débité aux producteurs.

Ceux-ci ont contesté le calcul de leur contribution effectué par le Conseil Fédéral. Le Tribunal Fédéral vient de leur donner raison. En conséquence, notre écot passera de 0.4 à 0.69 ct/kWh en 2011. Et pendant 3 ans, nous aurons en plus un rattrapage de 0.08 ct/kWh.

Cette âpreté mise par les producteurs à défendre leurs intérêts pécuniaires laisse-t-elle bien augurer d'un avenir « libéré » pour tous ? Nous aurons certainement le loisir d'en débattre...
> Site internet officiel